3
Dans l’obscurité

 

 

Je trébuchai plus d’une fois sur le sol inégal, et je crois bien que je me serais foulé les deux chevilles, n’eût été la rigidité de mes bottes de soldat.

Lorsque j’arrivai à l’orée du bois, la nuit était totale.

Je considérai cette étendue de forêt noire et humide et compris la futilité de ma quête. Je me rappelai avoir été entouré d’une foule de Morlocks : comment trouverais-je la malfaisante poignée de brutes qui m’avaient ravi Weena ?

Je songeai à m’enfoncer dans la forêt ; je me souvenais approximativement du chemin que j’avais emprunté la première fois et peut-être rencontrerais-je mon être antérieur accompagné de Weena. Mais la folie de cette procédure me frappa immédiatement. D’abord, j’avais tourné en rond au cours de mes affrontements avec les Morlocks et j’avais fini par évoluer dans le bois plus ou moins au hasard. De plus, je n’avais aucune protection et serais très vulnérable dans l’enceinte ténébreuse de la forêt. J’aurais sans doute la satisfaction d’amocher quelques Morlocks avant qu’ils aient le dessus, mais ils finiraient sûrement par avoir le dessus, et je n’avais en tout cas aucune intention de livrer pareille bataille.

Je m’éloignai donc d’un bon quart de mille jusqu’à ce que je trouvasse un monticule qui surplombait le bois.

L’obscurité m’enveloppait totalement et les étoiles émergèrent dans toute leur splendeur. Comme je l’avais déjà fait la première fois, je tentai de me distraire en recherchant les traces des anciennes constellations ; mais le mouvement propre des étoiles individuelles avait progressivement déformé l’image familière du ciel. Toutefois, la planète que j’avais remarquée tantôt brillait encore au-dessus de moi telle une fidèle compagne.

La dernière fois que j’avais examiné ce ciel modifié, me souvins-je, Weena était à mes côtés, emmitouflée dans ma veste ; nous avions profité de la nuit pour nous reposer sur le chemin du palais de Porcelaine verte. Je me rappelai mes pensées d’alors : j’avais médité sur la petitesse de la vie terrestre comparée aux migrations millénaires des étoiles, et j’avais fugitivement éprouvé une distanciation élégiaque – une vision de l’immensité du temps, bien au-delà de mes problèmes terrestres.

Or il me semblait à présent que j’avais assez de tout cela : des perspectives, des Infinités et des Éternités ; j’étais tendu, impatient d’agir. Je n’étais qu’un homme – avais-je jamais été autre chose ? – qui s’était, une fois de plus, totalement investi dans les rudes préoccupations de l’Humanité, et ma conscience n’était remplie que de mes seuls projets personnels.

Me détournant des étoiles lointaines et insondables, je baissai les yeux sur la forêt devant moi. C’est alors que je vis une douce lueur rose commencer de se répandre à l’horizon sud-ouest. Je me relevai et me mis brusquement à danser de joie. C’était la confirmation qu’après toutes mes aventures j’avais retrouvé, en ce siècle du futur lointain, le jour exact entre tous les jours possibles ! Car cette lueur était un incendie de forêt – incendie imprudemment déclenché par moi-même !

Je m’efforçai de me rappeler précisément ce qui s’était déroulé ensuite dans cette funeste nuit…

L’incendie que j’avais déclenché était pour Weena un phénomène tout nouveau et merveilleux ; elle avait voulu jouer avec ses nappes rouges ourlées d’étincelles ; j’avais été forcé de l’empêcher de se jeter dans cette lumière liquide. Je l’avais ensuite prise dans mes bras – elle s’était débattue – et je m’étais élancé dans cette forêt où la lumière de mon incendie guidait mes pas.

Vite privés de cet éclairage, nous avancions ensuite dans une obscurité seulement atténuée par des tranches de ciel bleu foncé visibles entre les arbres. Je n’avais pas tardé à entendre, au sein de ces ténèbres huileuses, le trottinement de pieds menus et le doux roucoulement de voix s’interpellant tout autour de moi ; je me souvins d’avoir été tiré par le pan de ma veste, puis par la manche.

J’avais déposé Weena à terre afin de pouvoir trouver mes allumettes ; il y avait alors eu une empoignade à mes pieds lorsque ces Morlocks, tels des insectes avides, s’étaient jetés sur le corps de la malheureuse. J’avais gratté une allumette ; lorsque sa tête s’était embrasée, j’avais vu une rangée de visages morlock illuminés comme par un éclair de magnésium, tous levés vers moi avec leurs yeux gris-rouge, puis, en une seconde, ils s’étaient enfuis.

J’avais résolu de faire un nouveau feu et d’attendre le matin. J’avais allumé des fragments de camphre et les avais jetés sur le sol. J’avais arraché des branches aux arbres au-dessus de moi et en avais fait un feu de bois vert à la fumée suffocante…

Je me dressai sur la pointe des pieds et scrutai la forêt. Il faut m’imaginer sous un ciel sans lune, dans ce noir d’encre où la seule lumière venait de l’incendie qui se propageait de l’autre côté du bois.

Là-bas ! De la fumée s’élevait, mince volute découpée en silhouette par la clarté de l’incendie principal. C’était sans aucun doute là que j’avais décidé de résister. L’endroit était assez éloigné – à environ deux milles vers l’est et dans les profondeurs de la forêt –, aussi m’élançai-je sous les frondaisons sans m’autoriser d’autres méditations.

Pendant quelque temps, je n’entendis que le craquement des brindilles sous mes pieds et un ronflement lointain qui devait être le souffle de l’incendie principal. L’obscurité n’était atténuée que par la lueur du feu et les échappées sur le bleu foncé du ciel au-dessus de moi ; je ne voyais que les silhouettes des troncs et des racines et je trébuchai plus d’une fois. Puis j’entendis trottiner autour de moi – un bruit aussi doux que celui de la pluie – et je perçus le bizarre gargouillis caractéristique des voix morlock. Je sentis qu’on me saisissait par la manche de ma chemise, qu’on tirait doucement sur ma ceinture, qu’on me palpait la gorge.

Je lançai les bras à droite et à gauche, rencontrai de la chair et de l’os, et mes assaillants reculèrent ; mais je savais que mon sursis serait de courte durée. Effectivement, quelques secondes plus tard, je fus à nouveau encerclé par leur menu piétinement puis obligé de me frayer de force un chemin dans une grêle de frôlements, d’attouchements glacés et d’audacieux coups de dents sous les regards d’un essaim d’énormes yeux rouges.

C’était une nouvelle plongée dans mon cauchemar le plus profond, dans cette horrible obscurité que j’ai redoutée toute ma vie ! Mais je tins bon, et les Morlocks ne m’attaquèrent pas – pas ouvertement, en tout cas. Je détectai déjà chez eux une certaine agitation – ils couraient en tous sens et de plus en plus rapidement – à mesure que l’incendie lointain gagnait en intensité.

Et, soudain, il y eut dans l’air une nouvelle odeur, légère, presque couverte par celle de la fumée…

De la vapeur de camphre.

Je ne devais pas être à plus de quelques yards de l’endroit où les Morlocks nous avaient surpris Weena et moi pendant que nous dormions : l’endroit où je m’étais battu et où Weena m’avait été enlevée !

J’arrivai en face d’une importante troupe de Morlocks – masse dense tout juste visible derrière la rangée d’arbres immédiatement devant moi – qui se jetaient les uns pardessus les autres comme des asticots voraces pour participer à la mêlée ou à la curée. Jamais je n’en avais vu autant. J’aperçus un homme qui luttait pour se dégager de leur cohue. Il disparut sous une lourde masse de Morlocks qui le saisirent par le cou, les cheveux et les bras, et il tomba. Mais je vis alors un bras émerger en brandissant une barre de fer – arrachée, me rappelai-je, à une machine du palais de Porcelaine verte – et en frapper énergiquement les Morlocks. Ils se reculèrent brièvement, et bientôt il avait réussi à s’adosser à un arbre. Ses cheveux se dressaient sur son crâne volumineux, il ne portait aux pieds que des chaussettes déchirées et ensanglantées. Les Morlocks revinrent frénétiquement à l’assaut ; il brandit sa barre de fer et j’entendis le craquement spongieux des têtes morlock.

Je songeai un instant à me joindre à lui, mais je savais que ce n’était pas nécessaire. Il survivrait, réussirait tant bien que mal à sortir de cette forêt – seul, pleurant la perte de Weena – et soustrairait sa Machine transtemporelle aux manigances des sournois Morlocks. Je restai dans l’ombre des arbres et je suis convaincu qu’il ne me vit pas…

Je me rendis compte alors que Weena était déjà loin d’ici ; à ce stade du conflit, les Morlocks me l’avaient déjà enlevée !

Je fis volte-face, désespéré. J’avais de nouveau laissé ma concentration se relâcher. Avais-je déjà échoué ? Avais-je perdu Weena encore une fois ?

À ce moment-là, une forte panique s’était emparée des Morlocks en présence du feu ; ils fuyaient l’incendie en rangs serrés, leurs dos bossus et velus teintés de rouge. Puis j’aperçus une harde de Morlocks – quatre, en fait – qui s’éloignaient du feu en trébuchant parmi les arbres. Je vis alors qu’ils transportaient quelque chose : un objet immobile, pâle et flasque, avec un soupçon de blanc et d’or…

En rugissant, je m’élançai à grand fracas dans les broussailles. Les quatre têtes morlock pivotèrent jusqu’à ce que leurs yeux énormes, gris-rouge, fussent braqués sur moi ; alors, les poings levés, je fondis sur eux.

Il n’y eut pas vraiment de combat. Les Morlocks laissèrent choir leur précieux fardeau pour me tenir tête, constamment distraits, toutefois, par la clarté qui s’intensifiait derrière eux. Un de ces petits monstres me planta ses crocs dans le poignet ; je lui martelai le visage de coups de poing – je sentis l’os crisser sous l’impact –, et il lâcha prise quelques secondes plus tard ; puis ils s’enfuirent tous les quatre.

Je me penchai et ramassai littéralement Weena – la pauvre petite créature était aussi légère qu’une poupée ; son état me fendit le cœur. Sa robe était déchirée et salie, son visage et sa chevelure dorée étaient souillés de suie et de cendre, et il me sembla qu’elle avait une brûlure à la joue. Je remarquai également les minuscules empreintes des crocs morlock dans la chair tendre de sa nuque et de ses bras.

Elle avait totalement perdu connaissance et je ne pouvais dire si elle respirait ou non ; je crus qu’elle était peut-être déjà morte.

 

Je retraversai la forêt au pas de course avec Weena au creux de mes bras.

J’avais du mal à me diriger dans cette obscurité enfumée : l’incendie fournissait, certes, une clarté jaune et rouge, mais il changeait la forêt en un jeu d’ombres mouvantes et trompeuses. À plusieurs reprises, je me cognai à des arbres ou butai sur quelque monticule ; et la pauvre Weena, j’en ai peur, était à chaque fois rudement secouée.

Nous avancions au milieu d’un flot de Morlocks qui, tous, fuyaient l’incendie avec autant d’énergie que moi. Leurs dos velus renvoyaient l’éclat rouge des flammes, leurs yeux étaient des disques d’une douleur quasi palpable. Ils trébuchaient dans tous les sens, heurtant des arbres du front et se menaçant mutuellement de leurs petits poings quand ils ne rampaient pas sur le sol en gémissant, à la recherche d’un soulagement illusoire contre la chaleur et la lumière. Lorsqu’ils me bousculaient, je les chassais à coups de poing et de pied ; mais il était clair qu’aveuglés comme ils l’étaient ils ne représentaient aucun danger pour moi, et, au bout d’un moment, je découvris qu’il suffisait de les repousser d’une simple bourrade.

À présent que j’étais habitué à la tranquille dignité de Nebogipfel, la nature bestiale de ces Morlocks originels aux mâchoires pendantes, aux cheveux sales et emmêlés et à la posture voûtée – certains couraient les mains frôlant le sol – était déprimante à l’extrême.

Nous arrivâmes soudain à la lisière du bois. Je franchis tant bien que mal la dernière rangée d’arbres et me retrouvai en train de tituber dans une prairie.

J’aspirai de généreuses goulées d’air et me retournai pour contempler la forêt en feu. La fumée ondoyante formait une colonne qui s’élevait dans le ciel, occultant les étoiles. Et je vis, au cœur de la forêt, des flammes gigantesques, hautes de plusieurs centaines de pieds, qui s’étiraient verticalement comme des édifices. Les Morlocks continuaient de fuir l’incendie, mais en nombre de plus en plus réduit ; et ceux qui émergeaient du bois étaient blessés et échevelés.

Je me retournai et continuai d’avancer au milieu d’herbes hautes et raides. La chaleur intense que je sentais dans mon dos finit par diminuer au bout d’environ un mille et l’aveuglante clarté écarlate de l’incendie s’atténua en une simple lueur. Après quoi, je ne vis plus de Morlocks.

Je gravis une colline et, dans la vallée subséquente, j’arrivai dans un lieu que j’avais déjà visité la première fois. Il y avait là des acacias, un certain nombre de dortoirs et une statue incomplète et mutilée qui m’avait rappelé un faune. Nichée au creux de la vallée, je découvris la petite rivière dont j’avais conservé le souvenir. Sa surface turbulente et inégale reflétait la clarté stellaire. Je fis halte sur la berge et déposai délicatement Weena sur le sol. L’eau était froide et coulait rapidement. Je déchirai ma chemise et en plongeai un lambeau dans le courant ; je m’en servis pour baigner le visage de l’infortunée Weena et lui faire boire quelques gouttes d’eau.

Ainsi veillai-je jusqu’à la fin de cette Nuit Obscure, assis au bord de la rivière, la tête de Weena reposant sur mes genoux.

Le lendemain matin, je vis l’autre émerger en piteux état de la forêt incendiée. Son visage zébré de coupures mal refermées était pâle comme la mort, sa veste était sale et empoussiérée ; il boitait pire qu’un chemineau fatigué, les pieds ensanglantés enveloppés à cru d’herbes roussies. J’eus un pincement au cœur – était-ce de la compassion ou de la gêne ? – en le voyant aussi mal en point. Était-ce vraiment moi ? Avais-je présenté pareil spectacle à mes amis en revenant de cette première expédition ?

Une fois de plus, je fus tenté de lui proposer mon aide ; mais je savais qu’il n’en avait pas besoin. Mon moi antérieur se reposerait de ses fatigues en dormant au grand soleil de la journée puis, à l’approche du soir, il retournerait au Sphinx Blanc pour reprendre sa Machine transtemporelle.

Finalement, après un ultime affrontement avec les Morlocks, il disparaîtrait dans un tourbillon dématérialisant.

Je demeurai donc avec Weena au bord de la rivière, la soignai tandis que le soleil montait dans le ciel et priai qu’elle s’éveillât.

Les Vaisseaux du Temps
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